Changement climatique : chaque demi-degré compte

Vidéo 1h30, 10 mars 2020, Conférence « Climat, comment agir ? »

Valérie Masson-Delmotte nous explique en quoi nos activités perturbent la composition de l’atmosphère et mènent au réchauffement climatique. Alors, comment la planète se réchauffe-t-elle aussi vite et pourquoi une hausse de quelques degrés est-elle si grave ?

Historique

La teneur en CO2 dans l’atmosphère est environ 40% plus élevée que la teneur naturelle de période chaude sur les derniers 800 000 ans. Ce sont les activités humaines qui perturbent la composition de l’atmosphère. Par activités humaines, on entend, par exemple, la déforestation, la combustion des énergies fossiles et l’élevage à grande échelle.

Au rythme actuel (0,2° de plus tous les 10 ans), nous allons vers un monde 1,5° plus chaud entre 2030 et 2050 par rapport à 1900. Le CO2 a une durée de vie très longue : environ 15 à 40% du CO2 émis dans l’atmosphère aujourd’hui continuera à agir sur le climat sur une échelle de 2000 ans. L’intensité du changement climatique va dépendre du cumul des émissions produites dans le passé, le présent et le futur. Pour contenir le changement climatique sous un seuil de 1,5° de plus il faudrait atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2040.

Engagements actuels

Pourtant, lors des accords de Paris, les actions prévues par les pays signataires continuent à faire augmenter les émissions de gaz à effet de serre jusqu’en 2030. Ces engagements ne se traduisent pas toujours en actes concrets.

A ce rythme-là, on va vers un réchauffement climatique qui s’accélère et qui atteint environ 3° à la fin du siècle.

Conséquences

Un monde à 1,5° plus chaud signifie :

  • Une augmentation de l’intensité et de la sévérité des sècheresses autour du bassin méditerranéen
  • Une augmentation des pluies torrentielles pour certaines régions du monde
  • Une augmentation de l’intensité et de la fréquence des vagues de chaleur
  • Une augmentation des risques d’inondation côtières et fluviales
  • Une perte majeure de la biodiversité irréversible
  • Des risques croissants pour de nombreuses activités humaines (pêche, tourisme, agriculture …)
  • Des risques sanitaires plus élevés pour l’homme

Les régions du monde les plus directement impactées par les changements climatiques seraient l’Arctique, les zones arides, les petits états insulaires, les pays les moins développés.

Solutions

Pour limiter le changement climatique il est impératif d’agir sur la source première du problème qui est l’émission des gaz à effet de serre. Il faut réduire notre dépendance aux des énergies fossiles en travaillant sur l’efficacité énergétique et en développant l’énergie décarbonée.

Les solutions pour s’adapter localement au changement climatique existent :

  • La diversification des systèmes de culture pour être plus résilients face aux conséquences du changements climatiques
  • La végétalisation des villes pour créer des îlots de fraîcheur grâce à l’évapotranspiration des plantes et ainsi amortir les vagues de chaleur
  • La préservation et la restauration des forêts, essentielles pour la biodiversité et le stockage du carbone atmosphérique.

Les mesures d’adaptations au changement climatique doivent impérativement être pensées en complément des mesures de réduction des gaz à effet de serre.

Il faut penser de manière systémique à la transformation de notre société et de nos styles de vie pour aller vers un modèle plus résilient.

 

Paléoclimatologue, Valérie Masson-Delmotte est directrice de recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Depuis 2015, elle est aussi coprésidente du groupe n° 1 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur les bases physiques du changement climatique. Après une formation initiale en physique des fluides (École Centrale de Paris), ses recherches ont porté sur la quantification et la compréhension de la variabilité passée du climat et du cycle de l’eau, en particulier grâce à l’analyse isotopique de carottes de glaces, et sur l’évaluation des modèles de climat. Ses recherches ont donné lieu à plus de 250 publications scientifiques et ont été récompensées par de nombreux prix. Elle est également engagée dans la diffusion des connaissances en sciences du climat avec le grand public et le jeune public.

Pour aller plus loin :

  • Le site du GIEC
  • La suivre sur Twitter
  • Une vidéo qui explique le rapport du GIEC en 5 minutes

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