La Journée internationale de la Terre nourricière a lieu le 22 avril tous les ans depuis 1970. Dans de nombreux pays, l’expression « Terre nourricière » est communément utilisée pour désigner notre planète. Cette journée est célébrée pour nous rappeler l’importance de la Terre et de ses écosystèmes et pour sensibiliser à la protection de la biodiversité. Selon l’ONU, la biodiversité est un indicateur de la santé de la planète mais aussi une solution face à la dégradation environnementale et aux urgences climatiques.
Les programmes soutenus par Up2green Reforestation aux 4 coins du monde ont vocation à conserver et restaurer les écosystèmes dégradés.
Cette année, focus sur le programme dans les Andes colombiennes développé par notre partenaire local, la Fundación Up2green Colombia, et son écosystème, les páramos.
Le páramo est un écosystème montagneux qui se situe principalement dans le Nord de la cordillère des Andes en Amérique du Sud, entre la limite des forêts et des neiges éternelles, à partir de 3000 m d’altitude. Leur altitude peut varier selon les topographies présentes dans les Andes. En Colombie, dans la cordillère centrale qui présente une grande quantité de volcans, on trouve les páramos entre 3000 et 3400 mètres d’altitude. En revanche, dans la cordillère orientale, connue pour être le centre des páramos humides des Andes, les páramos se situent entre 3200 et 3600 mètres d’altitude. Ces écosystèmes sont principalement composés d’herbacées et d’arbustes et recèlent une très grande biodiversité, unique au monde. Ils ont donné naissance à une grande variété d’organismes aux capacités d’adaptation incroyables afin de pouvoir tolérer ces conditions climatiques extrêmes.
Ernesto Guhl, un géographe allemand du XXème siècle considéré comme le père de la géographie moderne en Colombie est une référence en la matière. Il a étudié pendant plus de 50 ans le sujet des páramos tropicaux humides. Selon lui, aucun páramo n’est identique même s’ils présentent tous des caractéristiques communes comme des sols acides, une basse pression atmosphérique, un air sec et humide à la fois et des températures basses qui oscillent grandement durant la journée.
Pombo, un autre géographe, quant à lui, considère que les páramos sont des unités écologiques essentielles à la régulation des flux d’eau. Du fait de leur constitution, ils sont capables de retenir de grands volumes d’eau dans leurs sols et de contrôler leurs flux dans les bassins versants. Ils permettent donc d’alimenter la population colombienne en eau potable. En effet, plus de 60% de l’eau consommée proviendrait des páramos en Colombie.
Au cours des dernières décennies, une grande partie de leur surface a été convertie pour l’agriculture et l’élevage. Il est désormais urgent de sauvegarder cet écosystème pour ses capacités de régulation et de rétention en eau. En 2019, un tiers de la ville d’Ipiales a connu une coupure d’eau pendant 2 mois d’affilée en raison de précipitations réduites et de la capacité de stockage naturel altérée par la destruction répétée des Páramos.
Le programme soutenu par Up2green Reforestation permet de protéger la ressource en eau en reforestant les bordures des sources et des cours d’eau de la haute forêt andine. Le programme privilégie également la plantation d’espèces natives afin d’améliorer les services écosystémiques et de recréer de la biodiversité dans les pâturages. L’objectif, en reforestant ces zones qui se trouvent à la limite entre les páramos et les zones agricoles, est de diminuer la pression anthropique sur les páramos et ainsi, de les préserver.
